vendredi 25 mai 2012

Never Gonna Give You Up, tsé comme Rick Astley


L’acharnement. Selon le Petit Robert 2012, il s’agit de « l’ardeur furieuse et opiniâtre dans la lutte, la poursuite, l’effort. » Et ça me semble être le BON mot. On dit souvent de moi (et je dis souvent de moi-même) que je suis une fille de défis, une battante. Dans la vie, j’ai besoin d’avoir quelque chose à régler, d’avoir quelqu’un à sauver, d’avoir quelque chose à prouver. Ce n’est peut-être pas toujours à mon avantage. Ça peut être irritant parfois. Ça peut être incompréhensible, compliqué, bizarre et même un peu too much. Mais j’en ai besoin.

Desfois, j’me dis que j’aimerais donc bien que les choses soient simples pour une fois! Mais est-ce que c’est possible? Trop idéaliste? Trop naïf? Trop ambitieux? Ou au contraire trop paresseux? Est-ce un signe de faiblesse de préconiser la facilité et la légèreté? Encore une fois, tout est une question d’équilibre. Je crois que choisir la légèreté peut  être une force. Parce que souvent, ça prend un effort pour décrocher de ses grandes batailles pour se reposer corps et âme. C’est dur de risquer de perdre le contrôle. C’est dur d’essayer de ne penser à rien. Trop penser, c’est s’intoxiquer. Mon prof de yoga avait donc raison! C’est puissant un cerveau. Mon père avait également raison en me disant que quand on ne peut pas avoir le contrôle sur quelque chose, vaut mieux laisser la vie le régler. C’est puissant la vie aussi.

S’acharner pour ouvrir un esprit qui est trop étroit.
S’acharner pour attacher un bouton qui ne s’attache pas.
S’acharner pour fermer un robinet qui coulera toujours un peu.
S’acharner pour être voulu de celui qui ne veut pas.
S’acharner pour avoir ce qu’on ne peut pas avoir.
S’acharner pour convaincre l’autre qu’on a raison.
S’acharner pour se convaincre soi-même.
S’acharner pour acquérir des connaissances.
S’acharner pour développer un savoir.
S’acharner pour comprendre l’incompréhensible.
S’acharner pour expliquer l’inexplicable.
S’acharner pour exprimer l’inexprimable.
S’acharner pour aimer ce qui est détestable.
S’acharner pour rendre possible l’impossible.
S’acharner pour faire quelque chose qui ne semble pas naturel.
S’acharner pour avoir l’air authentique.
S’acharner pour plaire.
S’ACHARNER POUR S’ACHARNER.

Est-ce qu’il faut souffrir pour mériter quelque chose de bien? Est-ce qu’il faut absolument travailler comme des déchaînés pour avoir le droit de vivre aisément? Est-ce qu’il faut avoir couru le marathon pour apprécier un grand verre d’eau froide? Et qui décide de tout ça?

Personne.

Alors on s’acharne à trouver un être tout-puissant. Alors on s’acharne à trouver des solutions extrémistes à tous nos problèmes. Alors on s’acharne à faire des bonnes actions pour le bien de notre karma. Alors on s’acharne à scander des slogans pour convaincre tout le monde qu’on est là. Parce qu’au fond, c’est ça qui compte.

Parce qu’au fond, on change le monde, parole par parole, geste par geste. Parce qu’au fond, l’important, c’est nous. Parce qu’au fond être une pièce dans la grosse machine de la vie humaine n’est pas nécessairement péjoratif. Elle roule l’humanité. Et qui décide de tout ça?

Tout le monde.

On s’acharne à continuer de s’acharner parce que l’inertie, bah, c’est plate.
On s’acharne à continuer de s’acharner parce que c’est plaisant de voir son œuvre dans le monde.
On s’acharne à continuer de s’acharner parce que c’est beau le dévouement.
On s’acharne à continuer de s’acharner parce que on s’acharne à continuer de s’acharner.

Et elle roule l’humanité. Et elle est belle la vie. Et elle est puissante la vie.









« Ce qui complique tout, c’est que ce qui n’existe pas s’acharne à faire croire le contraire. » -Michel Tournier

1 commentaire:

  1. Sarah, c'est malade ce que tu écris ! C'est le genre de trucs que j'adore lire. Tu as tous mes encouragements. :)

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