lundi 1 juillet 2013

La ligne verte en car surfing ...

Tous les réseaux sociaux me le confirment. Une chance qu'ils sont là parce que j'ose pas appeler les gens pour leur demander de si mauvaises nouvelles. Une St-Jean sûrement bien arrosée, un party de banlieue, un sentiment d'invincibilité, pis le flash d'avoir une christie de bonne idée sur le coup!!!

«Jérôme Collin succombe. Il a succombé à de graves blessures infligées après avoir possiblement fait du car surfing lors d’une fête privée donnée à Beauport dans la nuit du 23 au 24 juin.»

Ça me bouleverse. Je le connaissais peut-être juste de nom, et de face. Comme dans mon album de finissants. Un nom, une face, pis des amis communs sur Facebook. Mais crime. Lui aussi il devait se lever le matin pour aller travailler. Lui aussi il avait vraiment hâte d'aller retrouver ses chums pour festoyer. Lui aussi il était peut-être des fois nostalgique des corridors de la poly. On s'est jamais vraiment parlé, mais on avait quand même une identité commune. Une hometown. Une école. Les mêmes trottoirs. C'est là qu'on se rend compte que les gens qu'on côtoie dans une vie, même de loin, ne sont pas qu'un nom et une face. Ils vivent. Ils s'éclatent. Ils font des conneries. Certains deviennent célèbres. Certains changent du tout au tout. Et certains meurent. Même avant qu'on ait eu le temps d'oublier la cloche de l'école. Même avant qu'on ait eu le temps de dire : «Eille te souviens-tu de tel gars au secondaire?» Même avant qu'on ait tous une carrière et des enfants. Même avant qu'on pense avoir une hypothèque. Même avant les fameuses Retrouvailles.


À notre âge, des fois on pense que notre vie est pas encore vraiment commencée, pis la sienne a fini là. Juste comme ça. Comme pour nous rappeler que c'est vrai que ça arrive pas juste aux autres. Comme pour nous secouer. Pour nous faire réfléchir. Parce qu'on dirait que sans drame, on a de la misère à réfléchir. Sans contre-exemple tragique, on a du mal à savoir jusqu'où on peut défier la puissance de la vie. Bordel.